Quelques jours après la rupture de Papa et Maman, ma tristesse avait totalement disparue. Je jouais, riais. Ce jour-là, je faisais une partie de "Mon Petit Poney" sur la console, lorsque tout à coup la porte d'entrée s'ouvrit précipitamment.C'était Maman. Elle avait l'air contente.

Gaëlle : Coucou ma puce ! Regarde qui j'amène.
Je levai la tête de mon jeu. Derrière elle se tenait un jeune homme d'environ vingt ans.
Juliette : Bonjour.
Gaëlle ( riant ) : Tu te demandes qui c'est, hein ? Et bien, ce beau jeune homme s'appelle Josh et il... heu...
Juliette : Il ?
Gaëlle : ...Il sera ton... Beau-Père.
Je lâchai la manette. Maman n'avait tout de même pas déjà remplacé Papa ! Je jetai un regard en coin à ce fameux Josh. Il semblait si jeune qu'il aurait pu être son fils. Je n'aimais pas comment il regardait ma Maman. Apparemment, elle si.
Juliette : Et... On peut savoir quel âge vous avez ?
Josh : J'ai tout juste 18 ans, ma petite.

18 ans... Tss, nous n'avions que 8 ans d'écart ! Je ne pouvais pas me faire à l'idée qu'il puisse se plaire avec Maman. Et il m'avait appelé "ma petite", surnom que je détestais. J'avais 10 ans, tout de même ! Je ressentis une grande antipathie pour ce Josh. Je replongeai dans mon jeu, n'essayant même pas de faire connaissance avec mon futur beau-père.
Gaëlle : Tu pourrais tout de même te montrer plus enthousiaste. Josh est un garçon plus que charmant.
Josh : Toi aussi tu es parfaite, Gaëlle. Je t'aime.
Il approcha ses lèvres de celles de Maman. Celle-ci se laissa faire. Je fermai les yeux.

Lorsque je les rouvris, ils étaient encore "collés". Un bouffée de rage m'envahit le corps. Je voudrais tant que ce moment ne se soit pas produit ! Ma vie seule avec Maman avait été un petit paradis. L'arrivée de cet homme avait tout détruit !

Au fil des jours, j'appris à mieux connaitre Josh. Il se révélait être en fait d'une incroyable douceur et d'une gentillesse inouïe. Il jouait avec moi, il me racontait des histoires. Avec Maman, c'était l'homme idéal. Il lui préparait à manger, l'aidait à faire le ménage, était si câlin ! Il m'était maintenant impossible de le détester.

-----------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------------

Cinq ans se sont écoulés depuis la rupture des parents et l'arrivée de Josh. Notre famille était un nid de bonheur. Je n'avais pas revu Papa depuis son départ, et pour dire la vérité, cela m'importait peu. Maman s'était trouvé un travail de serveuse dans un grand restaurant, elle rapportait assez et nous ne manquions de rien.

Gaëlle : Juliette ! Qu'est ce que c'est que cette tenue ? Pourquoi t'habilles-tu avec des couleurs si sombres ? Tu veux devenir gothique ou quoi ?!

Juliette : Voyons, Maman, cette tenue n'a rien de gothique et je m'habille comme je le souhaite !

Gaëlle : Tss... Ben vas-y, ne m'écoute pas, ma pauvre fille. Tu sais pourtant que j'ai raison. Allez, je dois y aller. Ne faîtes pas de bêtises.

Une fois Maman partie, je me tournai vers Josh.

Juliette : Dis donc, Josh, tu trouves pas que Maman devient de plus en plus pointilleuse ? Elle commence un peu à devenir agaçante, on dirait la vieille Ladentelle, parfois !

Josh : Enfin voyons, Juliette ! Ta mère ne te dit pas ça pour t'énerver, elle te dit ça pour ton bien. C'est idiot de se rebeller pour si peu !

Juliette : Mais ! Elle aussi elle se met dans tous ses états pour rien ! Ne me dis pas que tu penses que j'ai tord !

Josh : C'est vrai, tu as raison. Mais tu ne dois pas lui en vouloir, chacun a ses périodes de mauvaise humeur. Et si cela va vraiment si mal, je serai toujours là pour t'aider. Ne t'inquiète pas, Juliette.

Juliette : Merci Josh. Tu sais, tu es comme un père pour moi...

En prononçant cette phrase si simple, mon cœur avait fait un bond dans ma poitrine. C'était si rare que je dise des phrases d'amitié telles que celle-ci. Josh avait fait irruption dans ma vie et je n'avais plus envie qu'il s'en aille.

Il était temps pour moi de partir au lycée. Je montai dans ma voiture. Cette voiture, c'était Josh qui me l'avait offerte le jour de mes 14 ans (oui, je conduisais déjà à 15 ans, mais les lois de SimCountry étaient différentes de celles de France, on pouvais conduire dès l'âge de 13 ans), malgré la réticence de Maman.

Alors que je traversais la vallée d'Highrock (il me restait encore une demie-heure de route), mon téléphone portable se mit à vibrer dans ma poche. Curieuse de savoir qui pouvait bien m'appeler, je me garai sur le bord de la route. Ce n'était pas un appel, mais un message :

Juliette, je suis désolé mais je casse. Je me sens mal avec toi. J'ai rencontré une nana trop géniale, et je sors avec elle. Désolé.

----------------------------------

Message reçu le 06/03/10, de Clément.

Je rangeai le téléphone dans ma poche. Une larme perla sur ma joue. J'étais en couple avec Clément depuis quelques semaines, mais notre histoire n'avait rien d'un conte de fée. Je l'aimais, mais pas au point de vouloir passer ma vie avec lui. De son coté, il avait accepté de sortir avec moi car sa copine l'avait lâché quelques heures auparavant. Et puis il en avait trouvé une autre, et il estimait qu'il n'avait plus rien à faire avec moi. Ce n'était pas tant la rupture qui me rendait triste, mais la façon si brutale dont il l'avait annoncée. Par un simple message, comme si j'étais une simple loque.

En rentrant, je me mis à pleurer. Josh me prit délicatement dans ses bras et me berça, comme Maman il y a cinq ans lors de sa rupture avec Papa.

Josh : Que se passe-t-il, Juliette ?
Juliette : Clément m'a... m'a quittée.
Josh : Oh ! Je...
Gaëlle ( intervenant ) : Enfin, voyons, Juliette, je croyais que tu étais mal avec ce type ?!
Juliette : Mais, il m'a dit ça d'une manière si choquante ! Par SMS, si tu veux savoir.
Gaëlle ( riant ) : Pas très romantique, tout ça !
Juliette : C'est tout ce que tu as trouvé à dire ?

Les lèvres pincées, je me détournai de Maman. Mes craintes étaient désormais confirmées. Maman était devenue ce qu'on appelait vulgairement une "vieille bique". J'avais l'impression que Josh partageait mon avis. Il fusilla Maman du regard et me serra dans ses bras. Mon cœur bondit dans ma poitrine et une étrange sensation me traversa la nuque. 

Allongée sur mon lit, je pensais à ma journée. Elle avait été pitoyable. Une larme coulait sur ma joue, mouillant mon oreiller, lorsque soudain la porte de ma chambre coulissa. C'était Josh.

Il s'assit sur mon lit. De sa voix douce de ténor, il prononça ces quelques mots :

Josh : Encore à cause de ta mère... ?
Juliette : Oui... Elle devient vraiment peau de vache. A se demander si c'est elle ! On dirait qu'elle va devenir comme mon père. Dure, exigeante, elle ne pense qu'à elle !

Josh : Tu sais, je suis de plus en plus d'accord avec toi.

Josh : Tu veux que je lui fasse la remarque ?

Juliette : Non, on verra bien si sa mauvaise humeur est passagère ou pas.

Josh : Je pourrais tout faire pour t'aider, tu sais, ma belle !

Une lueur dans ses yeux me mit mal à l'aise. Je ne comprenais pas pourquoi il s'entêtait à prendre ma défense, tout le temps.

Juliette : Pourquoi tu es si... gentil avec moi ?

Josh : Tu le sais. Mais tu te mens à toi même.

Après ces quelques mots, il quitta ma chambre. Je ne comprenais pas ce qu'il avait voulu dire.

Le lendemain, je me levai avec difficulté. J'avais mal dormi, retournant encore et encore dans ma tête la phrase que Josh avait prononcée hier.

Je m'assis à côté de mes "parents" sur le tout nouveau canapé que nous avions acheté hier.

Gaëlle : Décidément, Juliette, tu t'habilles vraiment très mal ! C'est quoi ce T-shirt ? C'est fini "Peace and Love" !
Juliette : Raah, tu me saoules !

Je sortis en claquant la porte.


Évidemment, Josh vient me rejoindre. J'en profitai pour lui dire ce qu'il me gênait depuis hier.
Juliette : Josh... de quoi tu voulais parler, hier, en sortant de ma chambre ?
Josh : Tu n'as pas compris ?
Juliette : Non, explique-moi, s'il te plait !
Josh : Je t'aime, Juliette, et ça n'a rien à voir avec de l'amitié. Je sais que tu ça t'a fait un choc. Mais au fond de toi, je sens que tu ressens la même chose pour moi. Laisse aller tes sentiments, Juliette.

Il posa sa main sur mon épaule. Je me dégageai.

Juliette : Non ! Je ne peux pas... laisse moi !

Je remontai dans ma chambre.


Je restai enfermée toute cette journée de Samedi, par peur de croiser Josh. Je ne sortis qu'une fois, pour prendre ma douche. Par habitude, je me mis à chanter, d'une voix forte et aiguë. Malheureusement, Maman vint toquer à ma porte.

Gaëlle : Juliette ! Tu me casses les oreilles ! Ferme-la un peu !
Juliette (marmonnant) : Ferme-la toi même, vieille vache.

Par la suite, j'entendis des éclats de voix derrière la porte. Josh prenait ma défense ! La seule phrase que j'entendis distinctement fut :

Gaëlle : Très bien, j'en ai marre ! Je prends mes cliques et mes claques et je vais dormir ailleurs !

Je dormis encore très mal cette nuit-là. Je pensais à la révélation de Josh. Et je devais avouer qu'il me faisait de l'effet, depuis longtemps. Mais je me l'étais caché à moi-même, par pudeur. Aujourd'hui, j'avais envie de lui ouvrir mon cœur, mais je savais que je pourrai le regretter. Alors, vers minuit, je pris ma décision. Je ne pouvais plus le voir m'aimer sans réagir.

Je descendis à pas de loup les escaliers et me dirigeai vers l'armoire. J'avais envie de le voir impressionné. Cette pensée me fit rougir. J'avais honte, oui, mais par amour pour lui, je pourrai tout faire. Je choisis finalement une robe bleue. Elle était magnifique, et j'adorais sentir ce satin si doux sous mes doigts.

Je m'arrêtai devant sa porte. Je savais qu'il y avait des risques, des grands risques à ce que je m'apprêtais à faire. Il ne fallait pas oublier que j'étais encore mineure, et lui, majeur. Je savais que j'aurai des remords. Tant pis. Après un léger tremblement, j'ouvris la porte.

Josh leva ses yeux de son livre. Il m'évalua de haut en bas, puis un petit sourire se dessina sur son visage.

Josh : Juliette, mais qu'est-ce que tu...
Juliette : Chut... Je viens t'annoncer que... j'ai changé d'avis. Note de l'auteur : Clin d'œil au Titanic ;P

Fin du prologue !

Le prologue vient
de s'achever avec un note de suspense.
J'espère que vous avez aimé !
Mais qui est ce fameux "Il" ?
Qu'à t-il fait à la famille de Juliette !
Pour savoir, rendez-vous dans le premier chapitre.
N'hésitez pas à me faire part de vos critiques positives ou négatives.
Je vous souhaite de bonne vacances et
de Joyeuses Fêtes !

Je me souviendrai toujours de cette soirée... C'était un jour du mois de Décembre glacial. Il n'était pas très tard, et pourtant la nuit s'était déjà installée.

Je jouais tranquillement dans ma chambre avec ma petite maison de poupée, m'amusant à inventer des histoires drôles avec mes personnages, lorsque soudain la porte de l'entrée claqua violemment. Apparemment Papa était rentré du travail et ne semblait pas très content ! Je laissai mes petites figurines sur la moquette de ma chambre et je collai mon oreille contre la porte.

Henri : Tu mets la table, Gaëlle ? J'ai faim.

Gaëlle ( balbutiant ) : Heu, c'est que... je n'ai pas préparé le repas, chéri. Je suis désolée.

Je sentis que la discussion n'allait pas rester calme très longtemps. Papa détestait lorsque Maman oubliait de lui préparer à manger.

Henri : J'espère que c'est un blague, Gaëlle. Ça fait trois fois cette semaine que tu oublies.

Gaëlle : Ce n'est pas une blague, Henri ! Je suis fatiguée, donc je n'ai pas préparé ton repas ! Ce n'est tout de même pas un drame ! J'ai le droit au repos. Et si tu n'es pas content, il y a du poulet froid dans le frigo. T'as qu'à te le faire réchauffer !

Derrière ma porte, je me recroquevillai. J'imaginais le regard froid de Papa, sa bouche de travers lorsqu'il était contrarié, le regard plein de remord de Maman. Cette scène, j'y étais habituée. Cette scène, elle se produisait presque tous les jours.

Henri : Tu es femme au foyer ! Moi je bosse ! Tu mériterais une bonne claque parfois, Gaëlle. Tu fiches rien de la journée, et quand je rentre, même pas capable de préparer un bon truc à manger ! Tss, une femme, ça passe son temps à faire la coquette, et ça fait rien d'autre. Et si seulement tu la faisais bien, la coquette. Non mais franchement, Gaëlle, tu t'es vue ?! On dirait que tu t'es renversé un pot de peinture sur le visage. On voit tes cuisses, et tu aurais tout de même pu mettre un haut moins décolleté. Tu ressembles à une sale pr...

J'entendis très distinctement la claque qui avait résonné sur la joue de Papa. Je ne savais pas à quoi il avait voulu faire allusion, mais ça n'avait pas du plaire beaucoup à Maman.

Gaëlle : Tu m'énerves à la fin ! Je n'en peux plus ! Si tu savais, ô dieu, si seulement tu savais à quel point tu me fais souffrir ! Chaque jour, chaque nuit, je pense à toi et ce que tu vas me reprocher en rentrant. J'essaye d'être douce, gentille, drôle. Mais dès que tu rentres, tu trouves un truc qui ne va pas. Moi je t'aime, Henri, sans toi ma vie ne serait rien. Mais toi, tu ne m'aimes pas. Tu penses à toi, toi uniquement. Pour toi, je ne suis qu'un objet sans grande importance, qui te fait le ménage, le repassage et qui s'occupe de ta fille. Notre mariage a été un conte de fée. Notre vie de famille est un cauchemar. J'en ai marre.

Comme chaque soir, je commençais à pleurer. Mais cette fois, rien de pouvait me faire arrêter. Les paroles de ma mère avaient été si dures, si blessantes. Elle avait enfoncé un couteau dans le cœur de son amour pour Papa, sacrifiant à jamais le peu de sentiments qui lui restaient pour lui. Je décidai de sortir de ma chambre. Il fallait que j'intervienne.

Juliette : Papa ! Maman ! Je vous en prie, calmez-vous ! Arrêtez de vous disputer !
Mais ils ne m'écoutaient pas. Ils s'affrontaient du regard, chacun essayant de vaincre l'autre par un simple coup d'œil. Puis Maman reprit la parole.
Gaëlle : C'est pour toutes ces raisons, Henri, que je ne te supporte plus. Et donc je t'annonce ma demande de divorce.
Ces paroles me firent l'effet d'une claque. Je me mis à pleurer, encore plus fort. Rien ne pouvait m'arrêter. Papa porta ses mains à sa bouche, stupéfait.
Henri : Gaëlle ! Je... non !

Gaëlle : Il fallait y réfléchir avant. Maintenant, va-t'en. Elle montra la porte du doigt. DEHORS !

Papa, s'exécuta. Il semblait à la fois satisfait et triste. En sortant, il ne m'adressa pas même un regard. Une larme de plus coula sur ma joue. Entre deux sanglots, je parvins à articuler :

Juliette : Maman...

Gaëlle : Ma chérie. Viens là.

Nous restâmes longtemps enlacées, je ne voulais pas la quitter... Elle me chuchota :

Gaëlle : Ne t'inquiète pas ma puce. Tout va s'arranger. Je suis si désolée pour le mal que je t'ai fait ! Mais ton père l'a mérité. Il nous a fait trop de mal, à toi et à moi. Nous allons reprendre une vie joyeuse après. Ne pleure plus.

Elle continua à me bercer. J'arrêtai de pleurer.

Les jours suivant furent durs mais je me remettais petit à petit. La vie que je menais avec Maman était un vrai petit paradis. Elle aussi revivait. Elle rigolait, on jouait ensemble. Et je ne voulais plus revoir mon Papa. Je redevenais joyeuse, et cela faisait si longtemps !

Mais tout cela retourna au cauchemar lorsqu'Il fit son apparition.